2025-02-14
HaiPress
Le député (Renaissance) de l’Oise Eric Woerth,suivi de son avocat,Jean-Yves Leborgne,au tribunal correctionnel de Paris,le 6 janvier 2025. DIMITAR DILKOFF / AFP Eric Woerth est parfaitement à l’aise,disert,volubile même,et il allait,jeudi 13 février,raconter avec émotion sa dernière campagne (législative),quand la présidente l’a coupé net : « Je crois qu’on a compris. » Il est vrai que le député (Renaissance) de l’Oise a une certaine habitude.
Poursuivi pour « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire de l’hippodrome de Compiègne,il bénéficie d’un non-lieu en 2014 ; soupçonné dans l’affaire Bettencourt d’avoir profité de la vulnérabilité de l’héritière de L’Oréal pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007,il est relaxé en 2015 « en dépit d’une forte suspicion »,note le tribunal ; il obtient enfin,en 2022, un non-lieu dans l’une des affaires Tapie. D’ailleurs,Eric Woerth n’est menacé,dans le procès des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007,dont il était le trésorier,que d’un an maximum d’emprisonnement – ses coprévenus en risquent dix.
Pour l’ancien ministre du budget,l’affaire est toute simple : « Nous avons respecté les plafonds de campagne,je le dis et je l’affirme. » Il y a,certes,eu quelques peccadilles de circulation d’espèces,mais rien qui impose d’avoir recours aux millions libyens. La présidente,Nathalie Gavarino,lui fait observer que l’Union pour un mouvement populaire (UMP,l’ancien nom du parti Les Républicains) était,en 2007,endettée de 9,9 millions d’euros. « La situation financière de l’UMP était très bonne,répond Eric Woerth,c’est l’acmé de la dépense. On a,plus de 50 millions d’euros de ressources : 10,9 de dons de personnes physiques,9,6 millions de cotisations d’élus et 32 millions de dotation de l’Etat. Donc aucune inquiétude,la campagne s’autofinançait toute seule. »
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