A Séoul, une conférence des donateurs cruciale pour les pays pauvres

2024-12-04 HaiPress

Le ministre saoudien des affaires étrangères,le prince Faisal bin Farhan Al-Saud,à gauche,et le président de la Banque mondiale,Ajay Banga,au sommet du G20,à Rio de Janeiro,le 18 novembre 2024. RICARDO MORAES / REUTERS L’avenir des pays pauvres se joue,en partie,à la conférence de reconstitution du fonds de Association internationale de développement (IDA),géré par la Banque mondiale,qui se tient à Séoul,en Corée du Sud,les jeudi 5 et vendredi 6 décembre. Abondé tous les trois ans,ce fonds de près de 100 milliards de dollars (95,2 milliards d’euros) joue un rôle clé auprès des 78 pays les plus pauvres de la planète. Il finance les services de base dans la santé ou l’éducation de près 1,9 milliard d’habitants. Il est leur première source de financement à un moment où ils ont désespérément besoin d’aide.

La Banque mondiale avait récolté il y a trois ans 23,5 milliards de dollars auprès des nations contributrices. En y ajoutant les fonds levés sur les marchés,elle avait pu verser − sous forme de prêts à taux réduit ou de dons − 93 milliards de dollars aux pays pauvres. Ajustée à l’inflation,cette somme correspond aujourd’hui à 105 milliards de dollars. Un seuil que l’institution espère dépasser,car non seulement les besoins des pays bénéficiaires sont plus élevés,mais,avec la hausse du loyer de l’argent,elle doit dépenser davantage pour leur distribuer des prêts à taux réduits.

La Banque mondiale a ainsi dévoilé les contributions de certains pays avant même la tenue de la conférence,dont celles du Royaume-Uni (+ 40 %),de la Corée du Sud (+ 45 %) et des Etats-Unis (+ 14,3 %),dans l’espoir d’obtenir des autres des efforts équivalents. « Alors que l’aide au développement est en baisse,et que le multilatéralisme est en crise,les premières annonces sont plutôt positives »,observe Clemence Landers,chercheuse au think tank américain Center for Global Development (CGD). Jamais un président américain n’avait lui même dévoilé le montant de sa contribution,à 4 milliards de dollars. L’Arabie saoudite a laissé entendre qu’elle augmenterait la sienne.

Des « risques de doublons »

Or,le contexte est difficile pour les pays donateurs. Confrontés à des déficits importants,ils ont multiplié les coupes dans leurs budgets d’aide au développement. « Chaque euro donné permet de lever d’autres fonds sur les marchés,ce qui se traduit par 3 à 4 euros versés aux pays pauvres »,explique Akihiko Nishio,le patron de l’IDA,comme pour souligner l’impact de chaque denier public,mais aussi pour se démarquer des fonds concurrents. Car,par un hasard du calendrier,les donateurs sont sollicités au même moment par de nombreuses organisations.

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