2024-12-04 HaiPress
Manifestation d’agriculteurs le 18 novembre à Nîmes (Gard). MIKAËL ANISSET / LE MIDI LIBRE / MAXPPP Des vitres brisées,un hall d’accueil détérioré et temporairement fermé,les alentours du bâtiment jonchés de fumier… A Nîmes,dans le Gard,la manifestation des agriculteurs du 27 novembre a laissé des traces dans les locaux de la Mutuelle sociale agricole (MSA),le régime de protection sociale obligatoire des professions agricoles,dont les cotisations peuvent peser jusqu’à 45 % des revenus des exploitants. En arrivant sur place,Cédric Saur,président de la mutuelle en Languedoc,visage fermé et cigarette à la main,ne peut que constater les dégâts. A l’intérieur des locaux,Hervé Finiels,le coordinateur de l’équipe d’accueil,tente encore d’évacuer l’odeur nauséabonde persistante avec des bâtons d’encens,« mais les mouches,on ne peut rien y faire ».
« Voleur. Tueur. MSA = Assassin ». Les tags ont vite été effacés,mais cette nouvelle démonstration de force a choqué le personnel,qui a dû trouver refuge à l’étage. Une cellule de prise en charge psychologique a été installée dès le lendemain. Partout en France,le personnel des MSA est aux prises directes avec la crise agricole.
L’année 2024 a été particulièrement tendue,avec des actions d’agriculteurs en colère à répétition devant les locaux,à coups de jets d’œufs sur les fenêtres ou de feux de pneus. « Nombreux parmi eux ne comprennent pas notre rôle et expriment leur colère face aux cotisations à payer,explique Frédéric Bertin,qui intervient auprès des agriculteurs en difficultés économiques. Trop souvent,on est synonyme de percepteur,de relances incessantes,mais nous ne sommes pas que ça ! D’ailleurs,quand on les accompagne,leur regard change. Mais pour ceux qui sont en difficulté et n’osent pas demander de l’aide,il y a un rejet frontal. »
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