2024-11-30 HaiPress
L’atmosphère est soudainement devenue plus pesante dans la salle 2.03 du Tribunal de Paris. En cette fin d’après midi du vendredi 29 novembre,quatrième jour du procès de l’affaire Pogba,c’est au tour de Roushdane K. d’être interrogé. Il le seul des six prévenus entendus pour tentative d’extorsion,d’enlèvement et de séquestration du célèbre joueur de football à comparaître détenu dans un box vitré. Carrure impressionnante et voix sourde,celui que les autres appellent « Roush » ou « Rouge » a esquivé la plupart des questions concernant le déroulement de la nuit du 19 au 20 mars 2022,qui est le cœur de l’affaire,puis les différents épisodes de pressions exercées sur la mère de Paul Pogba.
L’homme de 39 ans au passé judiciaire conséquent – il a été condamné à 10 ans de prison pour tentative de meurtre,puis à 5 ans pour complicité d’enlèvement et séquestration – est perçu par l’accusation comme le chef des opérations visant à extorquer une grosse somme d’argent au champion du monde 2018. C’est lui qui,le 19 mars au soir,est venu chercher Paul Pogba et les deux frères Camara pour les emmener dans l’appartement de Montévrain (Seine-et-Marne) où la bande a prévu de « s’expliquer » sur la prise de distance de cet ami d’enfance devenu star du foot. Puis qui aurait fait rentrer les deux hommes cagoulés et armés qui ont braqué le joueur,exigeant le versement de 13 millions d’euros pour une protection qu’ils auraient assuré à son insu par le passé. C’est aussi lui qui fait pression ensuite sur la mère du champion,Yeo Moriba,pour qu’elle incite son fils à payer. Et lui,encore,qui aide Mathias Pogba à confectionner sa vidéo de menaces contre son frère.
Lors des cinq interrogatoires réalisés durant l’enquête judiciaire,il a livré peu de détails sur le déroulement des faits. Se disant « victime »,affirmant vouloir garder silence « par peur de représailles »,ou arguant de pertes de mémoire pour justifier son absence de réponses aux enquêteurs. A l’audience,il a enchaîné les « je ne sais pas »,« je n’ai pas souvenir »,« je ne souhaite pas répondre » aux questions précises de la présidente du tribunal. La coupant d’un « je veux pas parler de ça » quand cette dernière l’a interrogé sur les deux hommes cagoulés. Tout juste a-t-il lâché quelques mots d’une vois sourde sur la soirée.
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