2024-11-13 HaiPress
A l’abattoir municipal de Sao Felix do Xingu,dans l’Etat de Para,au Brésil,le 4 octobre 2021. JONNE RORIZ/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES L’actuel premier ministre,Michel Barnier,qui a déjà du mal à boucler le budget 2025,pourrait se retrouver très vite face à un autre dossier politiquement explosif : l’accord entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine,Brésil,Uruguay,Paraguay et Bolivie),qui empoisonne la vie politique française depuis plus de vingt ans,pourrait être conclu très bientôt.
Alors que du Rassemblement national à La France insoumise (LFI),les partis politiques hexagonaux y sont quasiment tous opposés et que le monde agricole s’apprête,une nouvelle fois,à descendre dans la rue,M. Barnier a bien vu le danger.
C’est l’une des raisons du déplacement de l’ex-commissaire européen à Bruxelles,mercredi 13 novembre,où il a rendez-vous avec plusieurs responsables de la Commission,qui négocie les accords commerciaux au nom des Vingt-Sept. Il doit,notamment,y rencontrer,dans l’après-midi,la présidente,Ursula von der Leyen. « Le premier ministre va [lui] rappeler sa totale opposition à l’accord [UE-Mercosur] »,affirmait,mardi,la ministre de l’agriculture,Annie Genevard. Ce même jour,plus de 600 parlementaires français – députés,sénateurs et eurodéputés – alertaient,dans un courrier,Ursula von der Leyen de « la déflagration démocratique » que « générerait » un tel accord « dans notre pays qui se trouve déjà sous la menace politique d’un populisme antieuropéen ».
Les syndicats agricoles font,eux aussi,monter la pression,évoquant la perspective de la signature d’un traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur comme celle de voir les Etats-Unis et la Chine surtaxer certaines de leurs importations agroalimentaires. Depuis le début d’octobre,des actions sporadiques sont organisées. Cette semaine,elles ont été plus nombreuses et devraient s’intensifier dans les prochains jours.
Ursula von der Leyen,avec laquelle M. Barnier,lorsqu’il était le négociateur des accords post-Brexit,entretenait des relations glaciales,connaît les préoccupations de son visiteur. Mais,dans son entourage,on ne l’imagine pas prête à renoncer,pour les beaux yeux de Paris,à un accord qu’elle appelle de ses vœux depuis longtemps.
Il vous reste 64.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.