Après l’attaque de Nicolas Sarkozy contre le temps de travail des enseignants, un tollé et un soutien ministériel jugé tardif

2024-11-13 HaiPress

Les enseignants guettaient une réaction de leur ministre de tutelle depuis quatre jours. Depuis que l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a porté une violente charge contre le temps de travail des enseignants,vendredi 8 novembre,à l’occasion d’une conférence organisée à Saint-Raphaël (Var). « Le statut de professeur des écoles,(…) c’est vingt-quatre heures par semaine » et « six mois de l’année »,a lancé l’ancien chef de l’Etat,estimant que « nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants ». Avant d’ajouter ironiquement,sous les rires de l’assistance : « Alors,je sais bien,il faut préparer les cours… Maternelle,grande section… »

Ces déclarations ont immédiatement provoqué un tollé parmi la communauté enseignante,et de vives condamnations à gauche et au centre quant au « mépris » de l’ancien président et sa « méconnaissance abyssale » du travail en maternelle. La ministre de l’éducation nationale,elle,s’est finalement positionnée mardi 12 novembre.

Interrogée sur le sujet par l’Agence France-Presse,Anne Genetet a refusé de « juger » ces propos,mais elle a affirmé son « soutien » aux enseignants,qui « travaillent beaucoup » et « dans des conditions difficiles ». « Je ne suis pas d’accord. Je ne comprends pas ses propos »,a-t-elle ensuite déclaré en marge d’un déplacement à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). « J’ai vu qu’ils [les enseignants] ne ménagent pas leurs horaires,loin de là,leur volume horaire est très important,il faut cesser de se restreindre au temps devant élève »,a insisté la ministre,souhaitant « remettre les pendules à l’heure ».

Douloureux retour en arrière

Un soutien attendu mais jugé tardif par les représentants des 850 000 enseignants,aussi révoltés par les propos dénigrants du 8 novembre que par le silence des membres du gouvernement ou de leurs soutiens parlementaires. « Quand les policiers sont visés,le ministre de l’intérieur se positionne tout de suite pour les défendre ; là,les enseignants subissent une attaque en règle par un ancien chef d’Etat et notre ministre ne dit rien avant d’être interrogée »,déplore Guislaine David,du SNUipp-FSU,premier syndicat du primaire.

A l’heure où les gouvernements successifs ne cessent de proclamer la nécessaire « revalorisation du métier de professeur »,le discours de Nicolas Sarkozy a fait l’effet d’un douloureux retour en arrière. L’assertion selon laquelle leur temps de travail se résumerait à leur temps de présence obligatoire devant les élèves est une vieille rengaine de l’ancien président,qui usait déjà des mêmes termes en 2007,en 2012,ou encore en 2016.

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