Violences routières : « Plus on adhère aux stéréotypes masculins, plus on est enclin à prendre des risques sur la route »
2024-10-25
HaiPress
Des employés de l’autoroute A61 sur les lieux d’un accident routier,autour de Fontcouverte (Charente-Maritime),le 24 septembre 2024. VALERY HACHE/AFP Marie-Axelle Granié,directrice de recherche en psychologie sociale du développement,à l’université Gustave-Eiffel,est directrice du laboratoire Modis (Mobilité durable,individu,société) et autrice de nombreuses publications sur les différences de perception des risques selon le genre,en matière de sécurité routière.
Pourquoi peut-on avoir un comportement agressif au volant ?
Ce n’est pas un comportement spécifique à l’automobiliste. On peut se montrer agressif également quand on est piéton ou cycliste. Cela survient quand quelque chose ou quelqu’un semble entrer dans notre zone personnelle ou dans l’espace qui nous est assigné par l’aménagement de la voirie. Plus le véhicule conduit est lourd et rapide,plus le comportement peut être dangereux pour les autres. De plus,quand nous sommes en voiture,à l’intérieur d’un objet qui nous déplace et nous appartient,l’intrus est perçu comme une menace pour notre enveloppe corporelle.
Pourquoi le comportement au volant est-il si différent selon le genre ?
Les stéréotypes sur les hommes et les femmes au volant s’ancrent très tôt dans la vie. Vers l’âge de 11 ans apparaît une croyance très ferme selon laquelle l’homme est naturellement compétent pour la conduite et qu’il peut se permettre de prendre des risques. Cela est même considéré comme une preuve de maîtrise du véhicule. Les hommes de 18 à 25 ans,en particulier,déploient ces comportements pour montrer qu’ils appartiennent au groupe des hommes.
Or,les hommes représentent au moins les trois quarts des tués sur la route,dans tous les pays du monde,même ceux qui œuvrent le plus pour l’égalité entre les sexes. Ces constats valent indépendamment du kilométrage parcouru. En France,les hommes roulent en moyenne 11 000 kilomètres par an,et les femmes 10 000,mais ils constituent 83 % des présumés responsables d’accidents.
Il vous reste 12.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.