Patrick Hetzel prend la tête du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche avec une vision libérale des universités

2024-09-24 HaiPress

Patrick Hetzel à l’Assemblée nationale le 27 mai 2024. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Professeur des universités en gestion,Patrick Hetzel a été nommé ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,samedi 21 septembre. Il venait d’entamer son quatrième mandat de député (Les Républicains-LR) du Bas-Rhin,en juin 2024.

Alsacien luthérien âgé de 60 ans,il est un proche du premier ministre Michel Barnier,après avoir piloté son programme à la primaire du parti en 2021. Avant d’embrasser une carrière politique,Patrick Hetzel a occupé les fonctions de recteur de l’académie de Limoges (2005-2007),de conseiller éducation du premier ministre François Fillon (2007-2008) et de directeur général de l’enseignement supérieur (2008-2012) au moment où entrait en application la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) portée par Valérie Pécresse,alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Depuis,Patrick Hetzel a promu une vision libérale des universités. Début 2022,dans un article publié dans la revue Action universitaire,journal des adhérents et sympathisants du syndicat étudiant classé à droite UNI,il exposait une quasi-feuille de route ministérielle,en vue de « booster » l’enseignement supérieur et la recherche.Au programme : « Débureaucratiser et faire respirer le système »,« donner davantage d’autonomie pédagogique et budgétaire aux établissements »,ou encore « permettre aux universités qui le souhaitent d’expérimenter des dispositifs de gouvernance nouveaux ».

« Ersatz de Valérie Pécresse »

L’ex-haut fonctionnaire au ministère estimait nécessaire « d’admettre que le modèle unique [de l’université] ne correspond plus à la réalité et qu’il est absurde de le faire survivre,selon une logique uniforme,dans chaque établissement de France ». « Arrêtons de croire que toutes les universités feraient exactement la même chose,[il y a] celles qui développent une recherche à un niveau mondial et celles,non moins ambitieuses,qui travaillent principalement à amener leurs étudiants au niveau licence et à les insérer professionnellement »,concluait-il.

« Cela incarne le retour en arrière,le coup de barre à droite toute »,estime Anne Roger,cosecrétaire générale du syndicat Snesup-FSU,qui compare le nouveau ministre à « un ersatz de Valérie Pécresse »,« une vieille figure qui était dans les placards de l’enseignement supérieur et de la recherche ». « Nous avons une divergence de fond,constate également le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias,qui est aussi archéologue,chargé de recherche au CNRS. Je suis opposé à ce qu’on conçoive des universités de plusieurs zones,car l’université française est un service public qui répond à un principe public fondamental,celui de l’égalité de droit à accéder aux études supérieures universitaires. »

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